Le Tabac Indien
Ce faux tabac qui peut faire oublier le vrai.
Plante médicinale pour de nombreuses tribus amérindiennes, le tabac indien est aujourd’hui encore utilisé par les laboratoires pharmaceutiques pour concevoir des solutions de santé permettant de se sevrer du tabac. Chez Boiron, nous ne travaillons qu’avec les parties aériennes de la plante, récoltées fraîches lorsqu’elles sont fleuries et issues de cultures françaises.
Comment reconnaître le tabac
indien ?
Le tabac indien est une plante originaire des États-Unis et du Canada où elle est encore cultivée aujourd’hui.
On la reconnaît à sa tige anguleuse et souvent violacée, qui mesure de 20 à 50cm. Ses feuilles, elles, sont oblongues et sessiles au sommet, c’est à dire qu’elles sont directement fixées sur la tige, sans pétiole, ni pédoncule. On reconnaît également le tabac indien à ses grappes terminales de fleurs aux corolles bleu pâle, dont la lèvre supérieure dressée paraît fendue. Quant à ses fruits, ce sont des petites capsules enflées contenant de grandes quantités de graines, brunes et minuscules. On pense que le genre auquel appartient le tabac indien, le genre Lobelia, comprend plus de 400 espèces. On les distingue essentiellement par les couleurs de leurs fleurs. La variété la plus cultivée étant Lobelia siphilitica, aussi appelée “grande Lobélie bleue”, en raison de ses belles fleurs bleu vif.
Le tabac indien ou "Lobelia
inflata L."
Lobelia inflata, le nom latin du tabac indien, est un hommage à un célèbre botaniste flamand : Matthias de l’Obel. C’est Charles Plumier, lui aussi botaniste et grand spécialiste de la flore des Antilles au XVIIème siècle, qui décide de le nommer ainsi. Pour la petite histoire, c’est également à Charles Plumier que l’on doit, entre autres, les noms de Magnolia, en hommage à Pierre Magnol et de Bégonia, en hommage à Michel Bégon.
La médecine des Indiens
Le tabac indien était une plante majeure dans la pharmacopée amérindienne. Crows, Cherokees, Iroquois, Shoshones : de nombreuses tribus utilisaient ses racines et ses feuilles comme médicament… pour soigner un peu tout. Aussi bien les douleurs que le torticolis, les problèmes dermatologiques que les morsures et même les maladies vénériennes. Sans oublier, bien sûr, la préparation de décoctions pour réaliser des “potions d’amour”. Mais l’usage le plus répandu consistait à en fumer des feuilles pour soulager les troubles des voies respiratoires : en particulier la toux, l’asthme et la bronchite. D’où son surnom de tabac indien. C’est Samuel Thomson, herboriste et naturopathe américain, qui fera reconnaître la plante comme espèce médicinale au XIXème siècle. Elle devient ensuite une des références majeures de la médecine homéopathique.
Comment agit le tabac indien ?
Inscrit à la pharmacopée française sur la liste A, celle des “Plantes médicinales utilisées traditionnellement”, le tabac indien aurait un effet sur le sevrage du tabac. La plante est ainsi utilisée sous forme de cigarettes pour s’en déshabituer. Son principal alcaloïde, la lobéline, a en effet la capacité de stimuler la dilatation des bronchioles, facilitant ainsi la respiration. Il semblerait également que la lobéline puisse inhiber la production de dopamine induite par la nicotine. Mais attention : comme beaucoup de plantes, le tabac indien a des effets vomitifs et toxiques à dose élevée.