Témoignages de professionnels de santé
Découvrez ci-dessous les témoignages de trois professionnels de santé qui travaillent au quotidien avec l'homéopathie.
Selon le Syndicat national des pédiatres français, les Français sont les premiers consommateurs d’homéopathie en Europe. Le Dr Popowski, pédiatre en région parisienne, revient sur cette thérapeutique qu’il pratique depuis plus de 30 ans.
Pourquoi avez-vous recours à cette thérapeutique?
« J’ai commencé à soigner avec l’homéopathie quand j’ai ouvert mon cabinet en 1983. A l’époque, j’ai constaté que les pathologies de ville étaient différentes de celles rencontrées à l’hôpital. Les traitements hospitaliers, (antibiotiques, corticoïdes, entre autres), ne me semblaient pas du tout adaptés aux pathologies des enfants qui venaient dans mon cabinet. Et c’est l’efficacité de l’homéopathie qui m’a convaincu. En tant que pédiatre, je pense que soigner c’est bien, mais guérir c’est mieux.
Quel type de parents viennent vous voir?
Les habitués de l’homéopathie viennent à mon cabinet mais il y a aussi des parents qui consultent grâce au bouche à oreille. Au début, ils peuvent être sceptiques mais ils sont vite convaincus lorsqu’ils voient que cela marche. Je vois aussi des mamans qui ont une volonté de vie saine et des parents qui apprécient l’aspect préventif de l’homéopathie. Et puis ils aiment aussi le confort de l’automédication à condition qu’elle soit accompagnée par un médecin ou un pharmacien.
Quel est le rôle des parents pendant la consultation?
Le principe de l’homéopathie est de guérir grâce aux symptômes, et non à la définition des maladies. Par conséquent, le rôle des parents et leur sens de l’observation sont primordiaux. Ce sont eux qui vont me décrire leur enfant malade et m’aider à récolter les informations utiles. Dire que leur enfant tousse ne me suffit pas. J’ai besoin de savoir comment il tousse, si cela se produit la nuit ou le jour, ce qui améliore la toux, ce qui l’aggrave. Ces informations peuvent paraître anecdotiques mais elles me permettent de prescrire avec efficacité le médicament adapté à la situation. C’est pour cela que la consultation est un peu plus longue : l’homéopathie est basée sur l’observation fine du patient.
Quelles sont les maladies infantiles que l’homéopathie peut soulager ?
Toutes les maladies infantiles qui ne nécessitent pas une hospitalisation peuvent être soignées par l’homéopathie. Quand j’ai commencé, je soignais beaucoup de rhinopharyngites, de bronchiolites et d’autres maladies infantiles, comme la varicelle. Dans ce cas, l’homéopathie va permettre de raccourcir la durée d’évolution et diminuer les risques de complication. Au fil des années, j’ai aussi traité des pathologies de plus en plus lourdes, comme l’asthme, l’eczéma atopique et les maladies auto immunes. L’homéopathie est également utilisée en soin de support en oncologie. Dans ce cas, les médicaments homéopathiques ne vont pas guérir, bien entendu, mais ils vont fournir une aide complémentaire pour soulager le patient et éviter les effets secondaires de la chimiothérapie et/ou de la radiothérapie.»
L’homéopathie est souvent l’objet de préjugés/idées reçues et d’approximations discutables. Pour remettre les points sur les i, nous avons rencontré le Dr Marie-Hélène Amabile, médecin généraliste homéopathe.
Commençons par un petit cours de grec bien utile pour comprendre les racines de l’homéopathie. Dans la langue de Socrate, homeos veut dire semblable et pathos signifie « souffrance. Un des principes de cette thérapeutique est, pour faire simple, de « soigner le mal par le mal » : une substance qui provoque chez une personne en bonne santé une série de symptômes pourra soigner ces mêmes symptômes chez un malade (exemple d’une substance qui provoque à hautes doses excitation, tremblements, palpitations, réveils nocturnes. En traitement homéopathique la dilution de cette même substance est utilisée pour traiter le stress et les troubles du sommeil). Autre principe de la thérapeutique homéopathique, « administrer un traitement adapté à chaque patient. C’est l’individualisation du traitement « Prenez par exemple quatre personnes atteintes d’un rhume, elles n’auront pas forcément les mêmes symptômes (rhinite, nez qui coule clair ou épais…). On ne traite donc pas seulement une maladie mais un patient dans sa maladie. »
Enfin, la véritable spécificité de l’homéopathie est d’administrer la substance à très petite dose, la fameuse dose infinitésimale. L’intérêt est là de limiter au maximum les risques de toxicité.
Aujourd’hui, 50% des Français de plus de 18 ans ont déjà fait appel à l’homéopathie pour se soigner (1).
Comment se présentent les médicaments homéopathiques?
L’homéopathie ce sont avant tout des médicaments. Plusieurs centaines de substances d’origines végétales (arnica), animales (venins de serpent), minérales/chimiques (calcaire d’huîtres) sont utilisées dans la fabrication du médicament homéopathique. Très réglementée, sa fabrication se décompose en 3 étapes : la fabrication de la teinture-mère à partir de la substance de base, la dilution-dynamisation pour aboutir au principe actif homéopathique et enfin l’imprégnation de ce principe actif sur le support neutre (granules, globules, gel, sirop, pommade etc.).
On retrouve le médicament principalement sous deux formes : le tube de granules qui en contient environ 80 et la dose (composée de globules) à prendre en une seule fois. Il suffit de placer les granules ou globules sous la langue et de les laisser fondre. Pour les tout-petits, il est conseillé de les diluer dans un peu d’eau. Les médicaments homéopathiques existent aussi sous forme de sirops, comprimés, unidoses, gel ou pommades.
L’homéopathie complémentaire de la médecine traditionnelle
Il est nécessaire de préciser que les homéopathes sont avant tout des médecins. « Ce sont des généralistes ou des spécialistes. Ils sont diplômés de la faculté de médecine et ont choisi après leur cursus, d’enrichir leur pratique avec l’homéopathie. Ils décident alors de suivre une formation complémentaire soit dans une école privée d’homéopathie ou dans une université dont le diplôme est reconnu par l’Ordre des Médecins », souligne le Dr Amabile.
Celui-ci peut donc être amené à prescrire un traitement homéopathique en premier recours à son patient. Dans d’autres cas, il peut choisir d’associer des médicaments conventionnels et homéopathiques.
D’ailleurs aujourd’hui, 34 % des médecins généralistes déclarent prescrire quotidiennement des médicaments homéopathiques pour soigner leurs patients (2). « Ce sont des moyens complémentaires. Les intégrer à notre pratique présente de nombreux avantages: on évite de rajouter trop de médication, il n’y a pas d’interaction avec les autres médicaments, aucun effet secondaire et zéro risque d’accoutumance. L’homéopathie soigne tout le monde : du nourrisson au senior en passant par la femme enceinte ».
D’ailleurs, depuis 2011, les sages-femmes sont aussi habilitées à prescrire de l’homéopathie. Utiles également en préventif, cette thérapeutique peut soigner entre autres, les maladies hivernales, les coups et bosses, le stress, les allergies, les poussées dentaires chez les petits, les douleurs articulaires/musculaires, les maux de la grossesse et les suites d’accouchement etc.
Consultation classique mais interrogatoire minutieux
La visite chez un médecin homéopathe se déroule de la même manière qu’une consultation classique. Il y a évidemment un examen clinique mais c’est dans le questionnaire que le praticien va aller chercher d’autres éléments pour cibler le médicament approprié. « L’interrogatoire est fouillé pour connaître le patient : ses symptômes détaillés, son mode de vie, ses antécédents familiaux et personnels, son mode de vie pour rechercher la réaction individuelle du malade face à sa maladie ». « Pour un médecin, l’homéopathie est une thérapeutique complémentaire qui permet de considérer le patient dans sa globalité, afin de lui prescrire le traitement le plus personnalisé possible, en le réajustant si nécessaire. » conclut le Dr Amabile.
Depuis 2004, Sylvianne a exercé successivement à l'hôpital, dans une ASBL et comme sage-femme libérale. Au fil des années, elle s’est formée à différentes approches comme l'accompagnement affectif de la grossesse et de l'enfant, le portage, le massage, N féraido,... Mais c'est plus tard qu’elle s’est intéressée à l’homéopathie et s’est formée au CEDH (centre d'enseignement et de développement en homéopathie).
Quel est le rôle de la sage-femme?
En tant que sage-femme libérale, nous avons une fonction médicale et d’accompagnement auprès des familles. Notre rôle est de dépister et de renvoyer de manière éclairée pour permettre un diagnostic, et une prise en charge.
Comment avez-vous découvert l’homéopathie?
Malheureusement, face aux maux de la grossesse, aux petites affections ORL, aux troubles fonctionnels (digestifs, circulatoires, ostéo-articulaires, comportementaux…) il arrive que la médecine allopathique n'ait pas de solutions pour la période périnatale. Sans être graves, ces maux peuvent impacter le bien-être de la mère, comme de l’enfant.
C’est pour répondre à cette réalité que j'ai fait mes premiers pas vers l’homéopathie. J’y ai trouvé une vraie proposition sécuritaire, qui permet d’apporter du confort, de traiter des petits maux, d’accompagner et soutenir les modifications du corps durant toute la périnatalité mais pas que…
Etre sage-femme, c’est aussi être la gardienne de la physiologie, soutenir le processus la naturel de l’enfantement. Bien que la physiologie de la grossesse soit pour moi la base fondamentale de ma profession, que dans ses hormones, la femme dispose de toutes les ressources nécessaires pour enfanter un bébé compétent à naitre, il arrive que les femmes soient détournées de leur physiologie par un événement (une induction, la pose d’une péridurale, une préoccupation particulière, un acte médical nécessaire…). L’homéopathie se révèle alors comme un précieux outil pour guider dans le respect, une solution douce pour dialoguer avec le corps et lui donner les capacités de se remettre dans ses compétences.
Quelle place prend l’homéopathie maintenant dans votre pratique quotidienne?
C’est alors de manière naturellement, petit à petit, que l’homéopathie a pris une place de plus en plus importante dans ma pratique, et est devenue un outil du quotidien, d’accompagnement et de prévention pour le plus grand bonheur de mes patientes et de mes proches.
Ce qui me plait dans l’approche homéopathique est la notion de globalité, l’homéopathie ne rivalise pas avec la médecine traditionnelle, au contraire, elle se fonde sur elle et l’intègre dans l’observation globale du patient pour la renforcer et/ou l’accompagner. Chaque suivi, chaque traitement est une occasion d’apprendre sur le sujet et son fonctionnement. Si la pathologie ne peut être négligée, elle n’est plus au centre mais laisse la place à la personne dans son ensemble.
Trouver un professionnel de santé qui pratique l’homéopathie
1 - Les Français et les médicaments homéopathiques, Institut IPSOS, Mai 2015 (Base: 1 212 Français)
2 - Enquête réalisée par IPSOS pour Weleda / Lehning / Boiron auprès de 302 médecins généralistes libéraux représentatifs de la population interrogée, mars 2019.